Des exemples de savoirs en Afrique : le cas du Bénin 

Nous proposons de détailler 3 exemples de savoirs mis en place au Bénin : la fabrication d’un insecticide biologique, le casiérage et le sarclage et labour.

Les autres exemples de savoir identifiés dans ce pays sont les suivants :

  • Utilisation de cendre de cuisine
  • Dessouchage
  • Fauchage
  • Mise en jachère
  • Application de fientes de volailles ou production d’engrais à base de fruits

Exemple : fabrication d’un insecticide biologique

Pour quelle filière ?

Les cultures maraîchères (légumes feuilles et légumes fruits)

Quelle définition et pourquoi utiliser ce savoir ?

Ce savoir permet de lutter contre les nématodes et les insectes (les pucerons, les chenilles, la piéride du chou, les pyrales). Il permet d’éviter également l’utilisation des produits chimiques nocifs pour la santé

Comment le fabriquer/l’appliquer ?

L’insecticide biologique est une solution faite à base d’un mélange composé de poudre de tabac sec, de poudre de piment rouge, de poudre d’ail, de savon Koto (savon fait à base d’huile de palme) et de pétrole. La fabrication de cet insecticide nécessite des compétences en technique de réalisation des compositions liquides, aqueuses ou d’extraits divers sur le traitement des cultures ou produits agricoles. Cet insecticide est ensuite pulvérisé sur les plantes pour lutter contre les insectes et les maladies. Il contribue par ailleurs à  améliorer la fertilisation du sol.

Quel frein ?

Ce savoir nécessite l’utilisation de la poudre de tabac qui est sujet de réglementation dans le processus de production au Bénin.

En savoir plus : document d’accompagnement de la formation mené au Bénin sur ce savoir

Exemple : le casiérage

Pour quelle filière ?

Le riz

Quelle définition et pourquoi utiliser ce savoir ?

Ce savoir permet de maîtriser l’eau, l’humidité et les micronutriments dans les casiers

Comment le fabriquer/l’appliquer ?

Le casiérage consiste à confectionner des casiers liés donnant la forme de diguettes (monticules plus ou moins linéaires). Les diguettes en terre compactée implantée dans le bas-fond selon les courbes de niveau permettent de retenir une lame d’eau et permettent aux producteurs ainsi qu’aux ouvriers de circuler librement entre les casiers pour différents entretiens. Les casiers sont confectionnés avant le semis et peuvent bénéficier de l’application de fumure de fond ou de paillage avec les résidus de récolte pour renforcer la fertilité du sol au sein des casiers. Au-delà de la confection des casiers, des diguettes sont conçues à base de mauvaises herbes issues des différents désherbages en plus des résidus de récoltes. Ces derniers sont entassés sur les pourtours du casier de riz constitué des mottes de terre pour former les diguettes.

Quel frein ?

L’utilisation de ces savoirs est limitée par une absence de la maîtrise de différentes techniques pour la confection des diguettes et des casiers, l’absence des compétences en techniques d’irrigation et de drainage.

En savoir plus : document d’accompagnement de la formation mené au Bénin sur ce savoir

Exemple : le sarclage et labour

Pour quelle filière ?

Maraîchage et production vivrière : riz, patate douce, maïs, piment, manioc, etc.

Quelle définition et pourquoi utiliser ce savoir ?

Ce savoir permet de préparer le sol avant semis ou mise en terre.

Comment le fabriquer/l’appliquer ?

Une fois le désherbage effectué et tant que le sol n’est pas trop sec, il faut retourner la terre ou scalper une faible couche et la retourner manuellement. Il est possible d’utiliser le Daba ou la houe pour le labour et une faucille est nécessaire pour le sarclage. La terre doit alors former des billons (un léger rehaussement de la terre à l’aide de terre prélevée entre les rangs).

Quel frein ?

La mobilisation de ce savoir demande beaucoup d’effort physique et de main d’œuvre. Elle nécessite aussi la disponibilité d’outils ou de machines tels les motoculteurs.